J’ai toujours été irrésistiblement attirée par ce qui m’était inconnu.

Dans « Androgyne », je raconte des personnes dans ce qu’elles ont de fascinant.

Après avoir provoqué la rencontre par petites annonces passées dans la presse locale, je me fais discrète et n’impose pas à ces personnes une vision égocentrique chargée de mes propres codes esthétiques, mais je leur permets de se présenter selon leur plus grand désir, dans leur ambiguïté de genre.

Je tends l’appareil photographique comme un miroir, afin que chaque personne puisse s’y reconnaître, être en accord avec son moi intérieur.

Face à mon objectif, ils font le « saut de l’ange ».

Mon intention n’est pas de voler des secrets ni de normaliser des différences, mais bel et bien de créer une connivence avec des modèles pour réaliser des photos construites et sensibles.

Toutes ces personnes inconnues quelques heures auparavant manifestent mon désir d’une intensité de présence.

Sandrine Berger