J’ai rencontré Mme A. tout à fait par hasard.

Elle m’a immédiatement plu. Son regard était en demande, quelque chose d’informulé mais que j’ai ressenti très fort. C’est comme si, malgré elle et pour moi, elle susurrait: «photographiez-moi».

Une attirance si naturelle pour quelqu’un d’inconnu est très particulière. Je ne savais pas si j’allais la revoir et pourtant tout était déjà joué entre nous.

Sans hésiter plus, je lui ai demandé si on pouvait se revoir, lui expliquant brièvement que je souhaitais la photographier. Elle a tout de suite accepté une rencontre prochaine pour une plus ample discussion.

Lors de ce premier rendez-vous, elle m’a très vite confié qu’elle avait eu un cancer et subi une ablation du sein. Elle était fière, battante. Tout en sourire, elle m’a également appris que, maintenant «sortie d’affaire» , elle souhaitait que je photographie «ce qu’elle avait subi». Il fallait «le montrer et que ce soit vu». Des photos-témoignages pour donner de l’espoir…

J’ai finalement photographié Mme A. chez elle en début d’année. Lors de cette séance photo, elle m’a aussi avoué son amour pour les plantes et les fleurs, son «jardin-secret». L’une d’entre elles s’appelle «Le désespoir du peintre».

C’est donc en hommage que cette série se nomme «L’espoir du peintre». Pour Mme A., pour son courage, son amour de la vie….

Sandrine Berger